Le Centre de Calcul de l’IN2P3, initialement connu comme Centre de Calcul de Physique Nucléaire (CCPN), a été créé au début des années soixante par trois laboratoires parisiens, le laboratoire de physique nucléaire et des hautes énergies de l’école Polytechnique, le Collège de France et le laboratoire de physique de l’université Pierre et Marie Curie. Les chercheurs de ces trois laboratoires souhaitaient à l’époque automatiser l’analyse de clichés de chambres à bulles. Après un bref passage sur le site de l’ancienne halle aux vins à Paris, le CCPN s’installe sur le campus de Jussieu. Il est transféré sur le domaine scientifique de la Doua à Villeurbanne dans la banlieue lyonnaise en 1986, dans le cadre de la politique nationale de décentralisation. Il prend alors son nom actuel de Centre de Calcul de l’IN2P3 (CC-IN2P3). Jean Yoccoz était alors directeur de l’IN2P3 et Jacques Cohen-Ganouna, le directeur du Centre de Calcul. Le site de Lyon a été choisi car il combinait plusieurs critères : la facilité d’accès, la présence de plusieurs laboratoires de l’IN2P3 installés dans un faible rayon géographique, la disponibilité d’un terrain et la proximité avec le CERN (Genève).

A cette époque, le CC-IN2P3 était connecté aux laboratoires de l’Institut et au CERN grâce au réseau de communication Phynet dont il était maitre d’ouvrage et opérateur, via des liaisons analogiques à 14,4 Kbits/s en doubles étoiles, et relié à Jussieu par une liaison à 128Kbits/s. Pour la partie informatique, le CC-IN2P3 était équipé d’un mainframe Control Data puis en 1984, d’un système IBM 3081. En 1990, la première bandothèque automatisée est installée et la première ferme de calcul composée de serveurs UNIX arrive au CC-IN2P3. Ces serveurs coexisteront avec le supercalculateur IBM jusqu’à son arrêt définitif en 1997. La ferme de calcul était alors gérée par à un système d’ordonnancement développé en interne, BQS (Batch Queueing System), qui sera utilisé jusqu’en 2011.

Fidèle à sa politique d’innovation, le CC-IN2P3 a maintenu, et continue de maintenir, un programme actif de développement de systèmes et de services. Le CC-IN2P3 a ainsi créé en 1992 le premier serveur web français, l’un des dix premiers mondiaux. En 1999, il se lança dans les projets européens de développement de grilles de calcul (Datagrid puis EGEE) et s’engagea dès 2011 dans les technologies de cloud computing.

Depuis des décennies, grâce à son infrastructure et à son expertise, le CC-IN2P3 est le centre de traitement de données français des plus grandes expériences de physique, à commencer par celles installées au CERN : sur l’accélérateur SPS dès 1980, sur le grand collisionneur électron-positon LEP à partir de 1990 ou dès 2005 sur le LHC, le plus grand accélérateur de particules du monde. Mais aussi d’autres sites d’expériences situés partout dans le monde : de l’expérience BaBar (Stanford, Etats-Unis) sur l’antimatière à l’expérience VIRGO (Pise, Italie) sur les ondes gravitationnelles, en passant par HESS (Namibie) sur les rayons gamma, ou encore celles installées sur le TEVATRON (Batavia, Etats-Unis) et SNLS sur les supernovæ, à partir d’un télescope à Hawaï.

 

Un musée retraçant l’histoire de l’informatique ainsi que l’évolution du CC-IN2P3 au fil des années a été installé au sein même du Centre. Il est régulièrement visité par des groupes scolaires et ouvert au public lors du Festival Particule.com, organisé tous les 2 ans dans le cadre de la Fête de la Science.
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